Chapitre 18: De l'amour à la mort - le temps des adieux
" Jabu…
Ce soupir accompagna la dernière poignée de terre que posa Shiryu sur le
tombeau de son ami. La guerre contre un ennemi qui ne dit pas son nom a déjà
fait un mort. Un mort de plus, pensa le chevalier du Dragon, revoyant l'image
de son Maître disparu. Un mort de trop…
- Que vas tu faire, Shiryu ???
- Je crois qu'une nouvelle fois, Athéna a besoin de moi… Athéna a besoin de
nous tous…
Le chevalier divin avait déjà senti depuis plusieurs temps les cosmos de ces
compagnons s'enflammer avant que n'arrive son adversaire… Puis l'inquiétude.
Hyoga, Ikki puis Seiya… Il les avait senti s'éteindre. Puis il reste Shun, en
proie avec un guerrier… bizarre. Un cosmos familier et pourtant si haineux.
Il suffit.
Stoppant net ses pensées, Shiryu se tourna vers sa bien aimée et lui adressa un
regard où se mêlèrent tendresse et détermination. Il faut partir… Le dragon
posa sa patte sur l'épaule de la jeune fille dont les yeux brillèrent de
larmes, sans lui dire mots. Les regards étaient plus bruyants que les paroles.
Ce moment ne dura qu'un instant. Un instant de silence et d'amour avant
d'affronter le sang et la mort.
- Adieu Shunrei. Je t'aime…
- Shiryuuuuuuuuu…
Il est parti. Volant plein ouest vers le sanctuaire. La tête pleine
d'inquiétude et de question. Mais le cœur plein de certitudes et de
détermination. Maître, donnez nous la force de vaincre et de protéger Athéna…
*
- Guerriers du Dieu de la guerre, qui êtes vous pour agir avec si peu d'honneur
???
- Nous ne sommes pas des héros, chevaliers Andromède. Notre rôle n'est pas
d'orner les murs des temples et les livres d'histoires. Notre tâche est de
vaincre. Et on ne gagne pas avec des bons sentiments tel que l'honneur ou la
loyauté ou je ne sais quoi encore…
Comment se battre contre un monstre pareil ? En face de lui, June, chevalier de
bronze du caméléon, ne cessait pas ses assauts. D'ailleurs, elle n'avait plus
le rang de bronze depuis le début de ce combat. La rapidité, la puissance et la
justesse de ses attaques étaient dignes des plus grands chevalier. Et non
content de la manipuler avec la même facilité apparente qu'un enfant dirige son
Mario avec son gamepad, le berseker lui insufflait une force et une haine
incroyable.
Shun se protégeait derrière sa chaîne nébulaire. Comme à son habitude, il
n'aime pas attaquer. Plus qu'une satisfaction, c'est pour lui un soulagement de
pouvoir compter sur une " arme " si complète… Pourtant, en face de
lui, June ne semblait pas s'essouffler. Bien au contraire, à chacune de ses
attaques, ses coups devenaient plus rapides, plus précis. Et sa haine devenait
de plus en plus féroce…
Puis vint l'instant tant redouté, qui devenait de plus en plus inévitable au
fûr et à mesure que l'affrontement progressait. June trouva une faille dans la
protection de son adversaire - et pourtant ami si cher. Et, avec la vivacité et
l'opportuniste d'un berseker, elle en profita en lui porta un coup avec la
rapidité, la haine et la puissance du plus puissant des bersekers.
Traversant le mur de la propriété des Kido, le chevalier Andromède se retrouva
à terre, l'armure écaillé en de multiples endroits, le casque au pied d'un
platane quelques mètres plus loin. Et le rire du berseker Néron qui devint de
plus en plus grinçant…
Pendant ce temps, le corps inanimé du Phénix flottait, flottait…
*
Un cygne volait dans le ciel de Sibérie… Lui aussi avait senti que le
sanctuaire était à feu et à sang. Lui aussi avait perçu la mort de son ami
Jabu. Lui aussi avait perdu les cosmos du Phénix et de Pégase. Lui non plus ne
comprenait pas ce qui se tramait chez les Kido, à quelques centaines de
kilomètres de lui… Il ne comprenait un peu rien d'ailleurs… Thydiakine, Ystar, Thor maintenant…
A ses cotés, un homme souriait.
*
Soudain surgit un cosmos d'une grande beauté, d'une grande pureté mais
néanmoins d'une puissance incroyable… Shun, à terre, Ikki, au trois-quarts
morts, Hyoga et son acolyte, tous le ressentirent.
- Il est de retour, s'exclame Shiryu, les larmes dans les yeux…
- Je connais ce cosmos, clama Kanon dans une maison qui lui redevint tout à
coup si accueillante…
- Bravo Adonis, souriait Athéna… Nous t'attendons à présent.
Il avait posé ses outils de lumière et revêtit l'œuvre qu'il avait conçu avec
son cœur, son amour, son cosmos et ses convictions. Devant un Rigel respectueux
et admiratif, il prit le casque avec ses deux mains, puis dans un geste solennel
le mit sur sa tête. C'est alors que cet ouvrage doré se mit à briller, en
totale harmonie avec son porteur et créateur.
Un regard entre les deux hommes. Rigel comprit. D'un souffle, il intensifia son
cosmos et l'armure ressuscitée d'Orion vint le recouvrir. La mort ne le faisait
plus peur. Ses craintes évanouies. Il savait qu'il allait mourir. Mais il était
près.
- Allons y, chevalier d'Orion.
- D'accord, Maître Adonis du Bélier.
Deux étoiles quittèrent les terres chaotiques de l'île de la Mort, en direction
de la Grèce.
*
Derrière un masque, des yeux sanguinaires.
- Whip tongue………………..
Dans un ultime effort, Shun brandit sa chaîne nébulaire qui se mit en position
de défense. Puis soudain, une idée… Comment faire pour rendre June inoffensive
sans la blesser, ou plutôt comment rendre June " inactives ". La
paralyser… Un sourire fit place au doute. Le sourire de la victoire…
- Néron, je sais comment te vaincre…
- Ah oui, jeune imbécile… J'aimerais bien voir comment tu vas éviter les coups
de ton amie et comment, toi le plus couard des chevaliers d'Athéna, tu vas
pouvoir porter une attaque à ta bien aimée… Hi hi hi.
- Tu te méprends Néron. Je crois que tu vas être surpris…
Toujours avec le même sourire aux lèvres, Shun se redressa et intensifia son
cosmos. Une aura rose entourant son corps, envahissant de sa pureté tout le
jardin des Kido. Puis soudain, un souffle tourbillonnant apparu en même temps
qu'un regard décidé sur le doux visage du chevalier d'Andromède. Ce souffle
appelé également " tempête Nébulaire "…
June, paralysée par les tourbillons se pressant autour de son corps, ne put que
pousser des cris trahissant sa haine et sa douleur. Sa souffrance… Néron sentit
que son jouet était bloqué et ne répondait plus à ses injonctions. Lorsqu'il comprit
ce qui se passait, c'était trop tard. Une chaîne à bout triangulaire venait de
trancher sa gorge…
Un corps sans vie s'écroula sur le tapis gazonneux de la résidence des Kido.
Puis Shun se dirigea vers sa tendre amie qui s'était écroulée, épuisée par tant
de puissance involontairement déployée. Il n'eut pas le temps de lui glisser
quelques doux mots à l'oreille qu'un cosmos ami suivit d'un autre, inconnu mais
apparemment loyal et pleins de bonnes intentions, s'approcha du lieu de combat.
Les deux amis de la maison de la balance vont être réunis. Avant le plus dur
combat de leur jeune existence.
*
De ce galop ne reste plus qu'une masse sanguinolente inanimée.
- Tu vois, Phobos, c'est dans l'état cet état que tu vas finir…
- C'est ce qu'on…
Le berseker n'eut le temps de finir sa phrase que le Dragon de mers déchaîna
son cosmos sur sa personne. Son armure, pas plus que son corps d'ailleurs, ne
put évidemment pas résister. Et une dépouille supplémentaire orna l'entrée de
la maison du Bélier.
Kanon jeta un regard inquiet vers Star Hill. Inquiet car il voyait, il sentait,
que des guerriers apparemment plus puissants que les lieutenants d'Ares
attendaient le moment pour… Il se demandait si c'était pour attaquer où pour
autre chose. Il voyait que, si une des trois âmes inconnues était restée en bas
de la montagne pour monter le guet (il ne trouvait pas d'autres explications),
les deux autres poursuivaient leurs progressions, ne se souciant nullement de
la présence active de Shaina et Algébia.
Puis Kanon avait senti, quelques instants avant la fulgurante baisse de cosmos
du chevalier Phénix, la présence de son frère. Il était très soucieux. Il
faudra s'occuper de cette affaire là, pensa t'il. Une affaire de famille.
Une affaire personnelle.
*
- Hector, le constat est dur. Il ne reste plus qu'un seul lieutenant, qui plus
est jeune et mal en point…
Le résumé d'Arimaspe était clair, concis et sans aucune langue de bois. Les
armés d'Ares avaient été mises en déroute.
- Je ne polémiquerai pas avec toi, Arimaspe. Le seul commentaire que je puisse
faire de la situation est que les lieutenants ont fait leur travail. Ils ne
pouvaient pas faire plus de toutes manières…
Hector restait sûr de lui. Calme, assis en tailleur avec le dos droit et
toujours les yeux regardant droit devant, pleins d'assurance et de convictions.
Sa réponse avait été tranchante et sans émotions. Lumen ne fut pas surpris par
la réponse, pas plus qu'un nouveau personnage d'une beauté féminine qui s'était
joint à cette troupe de décideur.
- Le rôle des lieutenants était de provoquer le trouble parmi les forces du
sanctuaire et de jauger les forces d'Athéna, reprit calmement Hector. Jusqu'à
preuve du contraire, cet objectif a été atteint. Nous avons un prisonnier je
vous rappelle. Il était couplé à un second objectif, partiellement atteint
celui là. La récupération des 4 armures élémentaires. Nous en avons la moitié.
Cette phrase fit sourire le nouveau personnage, qui pris gracieusement la
parole.
- Que dire de cet homme qui accompagne Gaia ?
- Que veux-tu dire, Erato ?
- Actuellement, des hommes de mains de mon Maître Apollon sont chargés de
mission sur Stars Hill. Vous l'avez vu comme moi, ils sont suivis par Gaia et
une personne dont le cosmos s'est déjà fait lourdement et décisivement sentir
lors des dernières batailles…
- Mmmm, marmonna Hector, devant une assemblée attentive
- Cet homme n'émet aucune énergie, et pourtant il est bien présent. Vous
rappelez-vous cet homme qui se voulait être la clé de voûte des 4 éléments ?
Sans lui, tout s'écroule. Il est tout et rien à la fois. Il peut faire pencher
la balance d'un coté comme de l'autre. Troïlos, le père des éléments, le
chevalier du Néant…
- Que veux-tu dire par-là, Erato, soit plus explicite, s'énerva Arimaspe qui en
avait copieusement marre de ne rien comprendre…
- Tout vient du vide, du rien. Avant l'univers, il n'y avait rien. Et tout
porte à croire que dès que l'univers sera détruit, il n'y aura guère plus.
Troïlos est le guerrier élémentaire le plus puissant. Seul les quatre éléments
ensemble peuvent l'éliminer, et nous n'en avons que deux. Je crains que tu ne
doives agir, Hector…
- Où que tu décides Ares de lancer sa garde impériale, ajouta malicieusement
Arimaspe…
La garde impériale, dont fait partie Hector (qui est chef des lieutenants),
forme la garde rapprochée d'Ares. Il s'agit de braves et valeureux guerriers
qui ont déjà fait leurs preuves, comme Hector. Ils ont l'expérience des grandes
batailles et la puissance des plus grand. Leur cosmos est un des plus puissant
de l'Olympe, et Ares ne fait appel à eux que sur ordres de Zeus…
- Je suis d'accord avec toi, repris Erato. Si tu n'agis pas très vite, je ne
vois pas comment Phoebius et Pythios pourront s'emparer et détruire le plan
menant à l'Olympe avant que les forces d'Athéna ne s'en emparent…
- Je ne peux pas être en désaccord avec toi, Erato, répondit agacé Hector.
Cependant, je ne suis pas d'accord avec toi sur la prétendue force de Troïlos.
Je crains que vous ne vous excitiez pour rien et que…
- Tu as vu comme moi le pouvoir de Thydiakine contre le cygne et de Léviathan
contre Kanon, coupa Lumen qui était resté silencieux jusqu'à présent. Les
guerriers élémentaires sont très puissants, c'est indéniable. Ils tirent
directement leur force de la relation privilégiée qu'ils tiennent avec leur
Dieu respectif, et il faut être un grand guerrier pour pouvoir les vaincre.
Comme il est très vrai que Troïlos est le plus puissant d'entre eux. Néanmoins,
je ne partage pas le pessimisme d'Erato, qui n'est visiblement pas au fait des
arts de la guerre…
A ces paroles, la muse fit la moue, ce qui contrasta délicieusement avec le
sourire d'Arimaspe.
- De toutes manières, Arès n'a pas attendu vos délibérations pour agir et
éliminer ce Troïlos…
Ainsi avait parlé Hector, ce qui clôtura promptement cette discussion au
sommet.
*
Une douce lumière, puis une musique mélancolique. De la harpe… Des douleurs
partout dans le corps…
- Mmmm, où suis-je…
- Dans le royaume de Dieux, chevalier Pégase, chantonna d'une délicieuse voix
androgyne celui qui jouait de la harpe. Tu te trouves dans le royaume de
l'Olympe.
- Mais, qu'est ce que…
- Ce sont des chaînes d'orichalque. Impossible à rompre…
- Je me souviens… Un berseker, Miho… Il faut que, aaahhhhhh !
- Inutile d'essayer de te libérer, chevalier Pégase. Outre la dureté légendaire
de tes liens, tu es sous l'emprise de ma musique. Tu ne peux libérer ton
cosmos, et ton corps doit être lourd comme de la fonte…
- Quelle musique… Mais tu utilises la même technique que le chevalier de la
Sirène ou de la Lyre…
- Tu parles d'Orphée et de Sorrento ? Oui, ce furent deux de mes plus valeureux
élèves… Tu as de bien belles connaissances, chevalier Pégase. Allez, calme-toi
à présent…
- Comment ça tes élèves ???
- Parle moins fort, chevalier… Je suis Euterpe, muse de la musique, et donc le
maître absolu de cet art divin… Je suis une des neuf muses au service de notre
Dieu Apollon, et je suis le maître et le créateur de cet art enchanteur… et
assassin…
- Apollon, Olympe, mais que se passe t'il à la fin ? hurla Seiya de désespoir,
d'incompréhension et d'impuissance.
- Je t'ai demandé de cesser de beugler, chevalier, s'énerva Euterpe avant de se
radoucir au son de sa harpe. Je ne veux pas te faire un cours d'histoire,
chevalier, mais tu n'es pas savoir qu'après la mort de Chronos, ses 3 fils, les
Titans, se partagèrent les eaux, les enfers et les Cieux. Poséidon, Hadès et
Zeus régnèrent en maître sur leur royaume… Puis Zeus confia la terre à sa fille
Athéna, celle dont tu es un chevalier protecteur… Avec le succès que l'on connaît…
- Mais de quoi parles-tu ??
- Vois-tu l'état de la terre, chevalier ??? Non seulement le cœur des humains
est corrompu et salit par des sentiments vils et hideux. Mais en plus de son
incompétence à gérer correctement et harmonieusement ces humains, Athéna a
commis le pire des blasphèmes en enfermant Poséidon dans une jarre et en
assassinant Hadès.
- Mais ces Dieux là ont beau être des Titans et les frères de Zeus, ils en ont
attenté à la vie de la Terre et des humains…
- Ils ont essayé de purifier ce qui était devenu impur sous la gérance
d'Athéna. Et par votre faute, ces tentatives d'éradication du mal furent vouées
à l'échec. Athéna doit être jugée pour son incompétence et ses blasphèmes, et
comme elle ne peut juger de ce qui est bon pour les humains, nous agirons pour
elle…
*
- Au nom d'Apollon, nous vous empêcherons de, arghhh..
- Par le foudre céleste
L'attaque foudroyante de Shina fit voler en éclat l'habit protecteur de celui
qui se faisait appeler Pythios. D'un rapide coup de main, elle renouvela son
attaque pour transpercer le coup de son adversaire, qui retomba sans vie sur la
cime du Star Hill, avant de finalement tombé du haut de ce rocher qui surplombe
le sanctuaire et où repose Shion et surtout ce parchemin qui donnerait au force
d'Athéna la possibilité d'investir l'Olympe et de contre-attaquer…
*
Pendant ce temps, c'est une Marine haletante qui contemplait la paroi rocheuse
du Star Hill. Le corps du chevalier d'Apollon à terre, elle se répétait les
phrases de cet homme, aux portes de la mort, qui lui parlait de victoire et de
peste noire. Il lui disait qu'elle était déjà morte, que c'était une question
de minutes…
Finalement, elle avait gagné assez facilement ce combat, et c'est cet homme
étrange qui aura rejoint le royaume des morts… Elle se dirigea décidée vers la
paroi abrupte et empoigna celle ci à deux mains quand elle fut pris d'une toux
rauque. En s'essuyant la bouche, elle aperçut des traces de sang sur ses mains.
Son sang… Le guerrier l'aurait-il touché ? Pas au premier abord. Et c'est avec
ce goût de sang bizarrement amer qu'elle attaqua l'Ascension de cette montagne
sacrée.
*
- Athéna… clama une voix céleste
- C'est donc toi, mon frère… J'attendais enfin que tu me contactes…
Dans cette grande salle vide du trône, les deux voix divines résonnaient.
Athéna était assise dans ce grand fauteuil et parlait à cette voix qui
semblaient provenir de l'au-delà.
- Tu es donc le responsable de ces attaques, Dieu de la guerre, mais pourquoi
???
- Non, Athéna, les attaques dont tu es l'objet ne sont pas de mon ressort, ni
même de ma volonté… Mais, comme tous les Dieux de l'Olympe, j'obéis aux
recommandations de Zeus, ton père…
- Mais pourquoi m'en vouloir, Ares, mon frère ???
- Tu le sais autant que moi, ma Sœur… Pour les blasphèmes que tu as commis et
pour ton incompétence à gérer les humains, l'Olympe à décider de te punir, toi
et les terriens… Mes bersekers ont commencé à t'attaquer dans l'unique but de
te faire vaciller et de te faire une déclaration de guerre officielle. Je suis
d'ailleurs surpris de voir qu'ils ont été plus brillants que je ne pensais…
A cette pensée, Athéna pensa à l'extinction brutale du cosmos de Jabu,
probablement mort à l'heure qu'il est. Et elle ne put s'empêcher de laisser
s'échapper de ses lèvres un mélancoliques " Seiya… "
- Tu parles du chevalier Pégase, ma sœur… Notre prisonnier…
A ces mots, Athéna se leva violemment, et la posture droite et divine d'Athéna
laissa place à une jeune fille angoissée et excitée…
- Où est-il Ares, parle !
- Il est notre prisonnier, ma Sœur. Tu pourras le retrouver si tu le désirer
vraiment, et tu en connais le prix…
A ces paroles, Athéna tomba à genoux, le sceptre à terre, et se mit à sangloter
nerveusement. L'aura d'Arès disparut, et elle restait seule, à se demander quoi
faire. Pour sauver les humains et pour sauver le chevalier Pégase, son
chevalier Pégase…
*
Marine était presque arrivée lorsqu'elle se sentit très mal. Le goût amer du
sang dans sa bouche, cette nausée permanente. Et maintenant des vertiges. Elle
était presque arrivée, mais elle était mal… Elle ressentait de toute son âme le
cosmos vibrant l'Algébia. Elle semblait aussi féroce que ne l'était celle
d'Aiolia, aussi puissante et aussi pure. Ces pensées ne purent que l'aider à
s'accrocher puis soudain elle s'évanouit…
Accrochée à la paroi, elle restait là. Les images de Seiya dans son esprit lui
parvinrent, ainsi que ses interrogations quant à la soudaine et violente
disparition de son cosmos… Puis elle entendit le rugissement du lion, ce
redoutable chevalier d'or qui a donné sa vie pour sauver celle à qui son frère
donna la sienne quelques années auparavant.
Athéna… Elle sentit son aura parcourir son corps fatigué et meurtrit. C'est
cela que Nomios appela " la peste noire "… Et machinalement, elle
reprit son ascension. Elle sentait surtout un cosmos puissant se diriger vers
Algébia et Shina. Un cosmos inconnu…
*
- Tes attaques sont autant lentes que faibles, chevalier d'Apollon. Je ne
voulais pas t'éliminer, mais tu ne m'en laisses plus le choix…
Devant une Shina émerveillée par la pureté de la blancheur du cosmos d'Algébia,
le chevalier du vide brandit sa main en direction de Phoebius.
- Deadly Vaccuum
A ces mots calmement prononcés, une lueur provenant de nulle part entoure le
chevalier d'Apollon apeuré, qui tenta de s'enfuir…
- Ta fuite est vaine, chevalier… Adieu, disparaît dans les méandres du néant…
Dans un cri strident évoquant toute la détresse d'un homme, le chevalier
Phoebus disparut nul ne sait où. A part peut-être Algébia…
- Félicitation Algébia…
Une lueur apparut et prononça ces deux mots. Shina se mit instinctivement en
garde, puis une forme humaine prit forme dans cette lumière. Les deux
élémentaires virent apparaître un homme portant une superbe armure de couleur
argent recouvrant tout le corps. L'armure brillait divinement, renforçant
encore cette majestueusement impression de puissance qui émanait de ce
chevalier. Ce beau et grand chevalier, à la musculature forçant le respect et
l'admiration, portait une longue lance. Ou plutôt un javelot.
Il fixa Algébia et se présenta poliment :
- Je suis Doriens, de Spartes. Chevalier éminent de la Garde Rapprochée d'Arès.
Et mon rôle est simple : éliminer les chevaliers élémentaires qui se sont
rangés aux cotés d'Athéna.
- Ne me fait pas rire, clama Shina, les mains en position offensive. Nous avons
facilement vaincu les forces d'Arès, se sera ton tour, prend ça, par la
foudre….
Une lumière vive.
Shina tomba lourdement à terre, un filet de sang coulant de sa bouche. Elle
semblait sans vie, mais Algébia jugea rapidement qu'elle n'était qu'évanouit.
Il n'avait rien vu de l'attaque portée par son adversaire. Celui ci gardait
toujours la même position que tout à l'heure, mais un sourire discret apparut
sur son beau visage d'éphèbe.
- Ton ami ne sait pas qu'il y a la même différence entre le bronze et l'or
qu'entre un lieutenant berseker et nous…
A ses paroles, Marine arriva épuisée et en sueur au sommet, et s'écroula aux
pieds d'Algébia. Ce dernier s'écarta et jaugea vite qu'elle était en train de
mourir. Il avait déjà entendu parler de cette peste noire qui ravagea la Grèce
et plus généralement toute l'Europe durant l'Antiquité. Une vengeance des
Dieux… Mais il resta indifférent devant le sort de celle qui aima son frère. Un
adversaire autrement plus coriace était devant lui, prés à en découdre…
Algébia concentra son énergie et lança l'attaque qui avait eu raison de Phoebus
quelques instants plus tôt. Mais c'est avec surprise qu'il vit son attaque
repoussée par un mur d'énergie invisible, puis d'un mouvement vif, son
adversaire lui porta la même attaque qu'à Shina.
- Que l'assaut des spartiates t'emporte !
Il n'eut juste le temps de mettre ses bras en opposition mais rien à faire… Il
se vit projeter contre la chapelle abritant la dépouille de l'ancien grand
pope. Son casque vola et alla retomber quelques mètres plus loin.
Marine était à terre, à quelques instants de mourir. Les pensées ne cessèrent
de l'envahir… Seiya, Aiolia, Shina, Athéna… Et maintenant ce bel homme,
Algébia, qui porte le sang des chevaliers d'or les plus fidèles, le sang de
celui qu'elle a aimé…
Algébia eut du mal à se remettre de cet assaut. Il n'avait rien vu, sinon que
son adversaire avait utilisé une attaque à pleine puissance. Pas de rounds
d'observation..
- J'ai eu le loisir de voir évoluer ton attaque - magnifique par ailleurs -
lors de ton combat contre Phoebus. Elle sera à présent inoffensive contre moi.
Allez, assez discuté, meurs, par l'assaut des spartiates !
Une giclée de sang tacha l'armure d'Algébia.
- Non, Marinnne
Une armure d'argent qui vole en éclat. Un aigle qui cesse de voler et Marine
retomba dans les bras d'Algébia qui voulait comprendre… Il était immobile à
attendre l'assaut de Doriens, puis Marine vint s'interposer…
- Mais pourquoi ???
Le corps de Marine dans ses bras, Algébia sentit des larmes chaudes coulées sur
son torse.
- Tu es bon, Algébia. Je suis bien dans tes bras…
- Mais pourquoi as-tu fais ça, Marine ?
- Je suis condamnée par la peste noire… Autant que ma vie te serve à comprendre
l'attaque de ton adversaire. Tu ressembles à Aiola…Son odeur, son aura, sa
pureté et sa chaleur… Le sang des chevaliers d'Or coule dans tes veines…
Protèges Athéna…
Algébia reposa le corps de celle qui aima son frère… Les yeux vers la dépouille
du chevalier de l'Aigle, Algébia se redressa. Des larmes coulèrent sur ses
joues à un flot aussi important que celui de son cosmos qui augmentait…
- Je vais te tuer, Algébia…clama calmement Doriens. Ce coup sera pour toi,
maintenant… Et ce sera le dernier.
- Algébia est mort, tu viens de le tuer…
Le chevalier du vide prononça cette phrase avec haine et une envie vengeance.
Les poings serrés, son cosmos s'enflammait, irradiant tout le sommet de Star
Hill.
- Algébia est mort. Tu à affaire avec le chevalier élémentaire du vide,
Troïlos. Et tu vas mourir !!!!
*
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Cette fiction est copyright Fabien Chaffard.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.