Meyastes laissait voguer son âme au gré du vent chaud qui secouait les plaines arides de l'Ile de Pâques. Il observait le grand Rano Raraku où apparais-saient ça et là, les multiples statues qui firent la célébrité de ce lieu sacré. En ce jour de grande chaleur, il n'y avait pas âme qui vive dans les alentours, ce qui arrangeait divinement bien notre jeune homme qui détestait la compagnie de ceux de son espèce.

Il jeta un dernier coup d'œil en arrière afin de voir une dernière fois son cher ba-teau qu'il avait laissé au loin dans une crique, et entreprit de gravir la montagne sacrée.

Une voix résonna alors à son esprit : "Tu t'en approches! Ton destin t'attends ici, au Rano Raraku, la terre du puissant serpent marin Léviathan."

Combien de fois Meyastes avait il entendu ces mots dans ses pensées? Combien de fois s'était il énervé à comprendre ces mystères qui l'assaillaient depuis tant d'années? Combien de temps devrait il encore attendre avant de connaître enfin la vérité sur son passé?

Pendant un long moment, Meyastes continua de gravir les flancs du mont… la chaleur devenait de plus en plus étouffante… et il n'avait qu'à l'esprit que l'eau fraîche de la mer où il aimait tant nager. S'éloigner de l'océan, sa vraie famille, était à chaque pas un véritable calvaire pour lui.
Les statues semblaient maintenant l'escorter dans son périple suffocant. Parfois, il lui semblait qu'elles le narguaient et que des rires sourds apparaissaient sur son passage…

"Oh… mais pourquoi suis-je venu ici? Pour combler ce trou noir concernant mon passé? J'en doute de plus en plus…"

Meyastes eut alors l'impression d'être poussé par le souffle d'une de ces sta-tues… il tenta vainement de garder son équilibre, mais son esprit affaibli ne le guida pas suffisamment pour qu'il s'en sorte… il tomba alors en arrière la nuque la première sur une pierre… il en perdit connaissance.

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Athéna et Algébia se tenaient face à face. Malgré l'ascendant de la jeune femme au sein de ce monde, malgré l'image qu'elle était censée symboliser aux yeux de n'importe quel chevalier, Algébia se comportait comme si elle n'était qu'une femme parmi tant d'autres. Il portait sur elle un regard très particulier, un regard teinté de gravité, de noblesse et de mystère. Aucun mot, aucun son ne naquit de leurs lèvres avant un bon moment. Tous les mots semblaient seulement se diffuser à travers l'intensité de leurs regards.

Mais celui de la déesse s'avéra triompher d'Algébia qui détourna soudainement son regard, semblant alors chercher ses mots et murmurant en ayant toujours le visage détourné :
"Cela fait si longtemps que je souhaitais vous rencontrer… oui… depuis tou-jours… je voulais vous revoir… avant… avant…" Et sur ces derniers mots il la regarda une nouvelle fois…

Ce nouveau regard où perlait des larmes d'anéantissement dérouta l'esprit de la jeune femme. Une étrange impression naquit alors dans son esprit : Cet homme, elle l'avait déjà rencontré… qui était il? Sûrement plus que le frère de deux che-valiers d'or… Un secret obscur et énigmatique semblait se fondre au sein de ce regard grave.

Athéna tenta alors de se ressaisir, et demanda alors en fronçant les sourcils :
"Qui,… qui êtes vous?"

Algébia détourna une nouvelle fois son regard vers ses pieds. Un sourire arro-gant naquit alors sur ses lèvres qui entonnèrent :
"Oh déesse Athéna… pourquoi cette question? Quelle naïveté…Vous avez la réponse en vous…"

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Avec douleur, Meyastes tenta d'ouvrir les yeux… Mais une lumière aveu-glante lui brûla les yeux… Il remonta alors sa main vers son visage et se rendit compte qu'elle était humide… En effet, il était étendu dans le lit d'un ruisseau d'eau de mer. En regardant autour de soi, il se rendit compte qu'il était dans une grotte et que le soleil qui l'avait aveuglé infiltrait ses rayons à travers une haute cheminée.

Meyastes se releva alors et tenta d'entreprendre l'exploration de cette grotte. Il se demandait bien comment il avait pu arriver à un tel endroit alors qu'avant sa chute, il était encore sur les flancs du Rano Raraku.

Il partit donc en direction d'un long tunnel bordé d'étranges torches aux teintes bleutées. Il lui fallut longtemps avant de découvrir la fin de cette galerie. Il déboucha ainsi dans une immense salle aux dimensions si extraordinaires, qu'une cathédrale en comparaison aurait semblée être une simple miniature… Cette salle creusée dans la roche ressemblait justement à un temple où d'étranges statues ornées de saphirs l'ornaient de milles éclats. Jamais Meyastes n'avait vu telle beauté, mais pourtant, cet endroit ne lui semblait pas inconnu et il eut peu à peu la conviction qu'il venait de trouver la voie de ce qu'il recherchait en ces lieux.

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"Le réveil du Guerrier Léviathan est signe de temps funeste. Puisant sa force dans l'élément Eau, il accomplira sa vengeance et la Terre connaîtra alors son dernier souffle. Si cette phrase vous est compréhensible, c'est le signe évi-dent du retour du grand Léviathan."

Voici ce que déchiffra Meyastes lorsqu'il examina un large bloc de pierre pré-sent au milieu du temple. Meyastes ne parvenait toujours pas à comprendre pourquoi il avait pu lire ces étranges idéogrammes, mais peu à peu, plus rien ne l'étonnait.

Et cette étrange phrase lui semblait si familière… pourquoi? Elle était sûrement la clé du mystère qui l'avait poussé à venir ici.

Il regarda de nouveau le socle de pierre et se rendit compte qu'un trident y était gravé. Il approcha son index droit et commença à suivre les rainures gravées dans la pierre. Soudain, son doigt enclencha un mécanisme et le socle se souleva avec violence ce qui fit tomber Meyastes.

Et avec stupeur, il vit apparaître sur le socle de pierre un magnifique coffre sculpté dans un métal inconnu de couleur azur. De multiples dessins ornaient ce coffre si envoûtant… Meyastes se releva alors et approcha avec crainte sa main vers la poignée qui se présentait à lui… Il eut à peine le temps de la saisir qu'un fulgurant rayon lumineux en sortit et inonda la pièce d'un brouillard bleuté.

Lorsque ce brouillard se dissipa enfin, Meyastes découvrit avec fascination une statue composée de diverses éléments et représentant un immense serpent marin.

Et Meyastes ne put que murmurer :
"Lé… Léviathan… J'ai enfin trouvé la réponse à mon passé… j'en suis certain…"